En 1486, l’empereur romain germanique Maximilien Ier fit de la petite ville de Chimay une principauté, et déclara que son premier prince Charles Ier de Croÿ aurait le même rang que tout autre dans l’empire.

Même aujourd’hui, Chimay est connue comme la « cité princière », et le 21e prince réside dans l’opulent château qui se dresse ici sous une forme ou une autre depuis un millénaire.

Le nom de Chimay résonne pour d’autres raisons grâce aux moines cisterciens trappistes de l’abbaye de Scourmont.

Ils brassent depuis 160 ans la bière de fermentation haute éponyme et produisent également une délicieuse sélection de fromages de chèvre.

Et, à une brève promenade du château, le tombeau en albâtre du XVIe siècle de Charles Ier de Croÿ est le point fort de l’église de l’accueillante Grand-Place.

Château de Chimay

Source : Jean-Pol GRANDMONT / Wikimedia
Château De Chimay

Chimay s’est développé autour de son château médiéval, reposant sur un promontoire au-dessus de la vallée de l’Eau Blanche.

Il y avait un château à cet endroit dès l’an 1000, et la forteresse a été renforcée au XVe siècle, puis rendue plus habitable pour la famille princière au milieu du XIXe siècle.

Le château de Chimay a également traversé de nombreuses périodes difficiles, ayant été presque rasé par Jean d’Autriche le Jeune au XVIIe siècle, subissant une période d’abandon dans les années 1700, puis un incendie en 1935. La famille Chimay y a toujours résidé, et depuis 2020, le Prince Philippe (21e Prince de Chimay) y vit avec sa troisième épouse Françoise. Le château a ouvert au public après une restauration en 2013, et vous pouvez visiter la grande salle, la salle des gardes, la chapelle, la galerie de portraits et le théâtre avec un iPad en main.

Ce théâtre de 200 places, une réplique miniature du théâtre de Louis XV au château de Fontainebleau, est envoûtant et a une saison animée de spectacles classiques.

L’abbaye de Scourmont

Source : Jean-Pol GRANDMONT / Wikimedia
Abaye de Scourmont

Le monastère trappiste au sud de Chimay se trouve sur le plateau de Scourmont et a été créé en 1850, accompagné d’un modèle et d’une école pour orphelins et enfants délinquants.

Les moines ont commencé à brasser des ales de fermentation haute en 1862, et aujourd’hui Chimay figure parmi les étiquettes les mieux revues au monde.

Les trois variétés principales sont la Rouge (dubbel), la Bleue ou Grande Réserve acclamée et la Chimay Triple dorée et houblonnée.

Il y a aussi la Chimay Dorée, une « patersbier » destinée à être consommée uniquement par les moines de l’abbaye, mais disponible occasionnellement dans des séries spéciales.

L’abbaye produit également une gamme de fromages de chèvre depuis 1876, dont la Chimay à la bière, dont l’anneau est trempé dans la bière de Chimay.

La visite au départ de L’Espace Chimay (plus bas) vous fait découvrir des expositions modernes, avant une promenade interactive dans le jardin de l’abbaye, l’église (1950) et le cimetière des moines.

L’Espace Chimay

Source : Espace Chimay / facebook
L’Espace Chimay

La brasserie elle-même est située à l’abbaye de Scourmont mais n’est pas ouverte au public.

C’est donc à l’est de la forêt de l’abbaye, à l’auberge Poteaupré, que l’on peut rendre hommage à la bière trappiste et aux fromages de Chimay.

Une exposition multimédia actualisée révèle 160 ans de secrets, d’histoire et de splendeur.

On y trouve des modules interactifs au fur et à mesure, comme un placard à ingrédients, un jardin d’herbes aromatiques, une maquette animée de l’abbaye.

Et à la fin de la visite, après avoir fait le tour du domaine, on vous versera gratuitement un verre de 250ml de bière Chimay.

Et bien sûr, il y a aussi la boutique où vous pouvez vous approvisionner en certaines des meilleures bières du monde, et découvrir les meilleurs couples bière-fromage.

La Collégiale Saints-Pierre-et-Paul

Source : GO69 / Wikimedia
La Collégiale Saints-Pierre-et-Paul

Présidant sur la terrasse de la Grand-Place se trouve une église considérée comme l’une des plus belles de la province du Hainaut.

La partie la plus ancienne de l’édifice est le chœur de 1250, dans un style gothique typique des villes du nord de la France, Soissons et Laons (Chimay est alors contrôlée par les comtes de Soissons). Le reste de l’édifice, à l’exception de la tour baroque du XVIIIe siècle, est du gothique du Hainaut, datant du XVe siècle et remarqué pour sa sobriété.

Regardez le tombeau gisant en albâtre de Charles Ier de Croÿ (1455-1527), le 1er prince de Chimay, mais aussi le parrain de l’empereur romain germanique, Charles V.

Dans cette tour se trouve un carillon de 26 cloches (curieusement sans mi bémol), dont la plus ancienne a été fondue au 17e siècle.

RAVeL Ligne 156

Source : ravel.wallonie.be
RAVeL Ligne 156

Dès le milieu du 19e siècle, la Wallonie s’est dotée de tout un enchevêtrement de lignes de chemin de fer, dont beaucoup ont fait leur temps un siècle plus tard.

C’est le sort de la Ligne 156, reliant Hermeton-sur-Meuse à la ville d’Anor en France, via Chimay.

Elle a été construite principalement pour desservir les carrières de calcaire bleu de la région, comme celles autour de Wallers-en-Fagne.

Maintenant, seul un petit tronçon est utilisé comme ligne de chemin de fer.

Entre Aublain, 10 kilomètres à l’est de Chimay, et la frontière française à Momignies, il y a une voie verte pavée sur la voie ferrée, principalement pour les cyclistes mais aussi pour les marcheurs.

Le chemin s’élance à travers un paysage vert de bocage et de forêt, le long d’anciennes gares préservées.

De Chimay, vous pouvez également rejoindre la Ligne 109/2 nord-sud, allant jusqu’aux rives de la Sambre, à 35 kilomètres au nord à Thuin.

Lac de Virelles

Source : Eric@focus / Flickr
Lac De Virelles

Aujourd’hui équipement de loisirs et réserve naturelle, le lac de Virelles au nord-est de la ville a été façonné par l’homme au fil des siècles.

C’était un terrain marécageux jusqu’en 1580, date à laquelle un barrage a été construit pour créer un réservoir destiné à alimenter l’industrie métallurgique locale.

Le lac de Virelles, avec ses zones humides et ses berges boisées, est un lieu où l’on vient se promener, observer les oiseaux et louer des pédalos pour une petite balade sur l’eau.

On y trouve un parc de loisirs, l’Aquascope Virelles (suite), un camping et un sanctuaire réhabilitant la faune malade et blessée.

Une curiosité à surveiller est un pavillon du 19ème siècle lié à la mondaine française et muse révolutionnaire, Thérésa Tallien (1773-1835), qui a ensuite épousé le prince de Chimay en 1805.

Aquascope Virelles

Source : Aquascope Virelles / facebook
Aquascope Virelles

Sur la rive sud se trouve une attraction axée sur la nature, montrant l’abondance naturelle du lac et suscitant l’intérêt pour la faune et la conservation.

Le seul couple de cigognes de Wallonie visite le lac chaque été, et des caméras en direct vous permettent d’observer ces oiseaux sur le lac ou dans leur nid sans les déranger.

On trouve également des tours d’observation et des cabanes à oiseaux autour du parc, ainsi qu’un essai de découverte, un rucher pédagogique, un jardin d’espèces végétales sauvages, une grande aire de jeux pour les enfants et une brasserie avec une terrasse panoramique.

Source de l’Oise

Source : Grentidez / Wikimedia
Source De L’Oise

Dans le bois de Bourlers, à dix minutes en voiture du centre de Chimay, prend sa source l’Oise, qui coule vers le sud-ouest sur 341 kilomètres avant de rejoindre la Seine à l’ouest de Paris.

D’aussi loin que l’on se souvienne, la vallée de l’Oise a été la route la plus facile pour les envahisseurs venus du nord qui attaquaient Paris.

L’Oise a été immortalisée par certains des grands artistes, notamment les membres de l’école de Barbizon comme Charles-François Daubigny, et les impressionnistes, Paul Cézanne, Camille Pissarro et Vincent van Gogh, qui est mort de façon célèbre à Auvers-sur-Oise en dehors de Paris.

Cette célèbre rivière, définissant le paysage du nord de la France, prend sa source dans un bassin circulaire rustique en pierre.

En été, elle peut n’être guère plus qu’un trou boueux dans le sol.

Sur le mur ci-dessus se trouve un panneau traçant le cours de l’Oise jusqu’à la Seine, montrant toutes les villes qu’elle traverse en chemin.

L’office de tourisme de Chimay a également tracé un sentier pédestre de quatre kilomètres pour la source, traversant un paysage alternant calcaire et grès ferrugineux.

Circuit de Chimay

Source : Bruno Mazzetti /
Circuit De Chimay

Dès 1926, un circuit de rue notoire pour les courses automobiles a été aménagé autour de Chimay, accueillant la course du Grand Prix des Frontières jusqu’en 1972, ainsi que des épreuves de rallye d’élite et de motocyclisme jusque dans les années 90.

Le Circuit de Chimay original était long de plus de 10 kilomètres et extrêmement rapide, avec de longues lignes droites et de larges virages.

Cela a contribué à sa disparition en tant que parcours d’élite, en raison de vitesses moyennes absurdes et du manque de protection pour les spectateurs.

Il y a eu plusieurs accidents mortels sur le parcours, le plus récent en 2014. Le Grand Prix des Frontières était une épreuve de Formule 1, en 1949 et 1954, mais au cours de la dernière décennie, c’était une date du circuit de Formule 3.

Depuis les années 90, le Circuit de Chimay a évolué vers un parcours plus court (4,5 km) et plus technique qui met toujours en valeur la beauté naturelle de la campagne ardennaise.

Il continue également à faire partie du réseau routier de Chimay lorsqu’il n’y a pas de course.

L’événement principal du calendrier est le Classic Bikes Chimay de juillet, qui arrive maintenant à son 30e anniversaire.

Au centre de l’événement se trouve un défilé le long du parcours original du Circuit de Chimay, et il y a un grand concert le samedi soir.

La Vieille Tour

Source : commons.wikimedia.org
La Vieille Tour

À l’extrémité ouest de la rue de Virelles, dans le centre de Chimay, se trouve le morceau le mieux conservé des anciennes fortifications de la ville.

Ces défenses ont été élevées au 13e siècle, mais ont été anéanties par les guerres et les sièges des 15e, 16e et 17e siècles.

La Vieille Tour, une tour d’angle ronde, a été engloutie par la ville, et se détache comme un pouce endolori entre deux maisons conventionnelles.

Elle a longtemps été une propriété commerciale, et des photos en noir et blanc attestent d’un café au rez-de-chaussée.

Lorsque nous avons écrit cet article, la tour était à l’abandon et derrière une barrière métallique, mais des plans sont en cours pour donner au bâtiment une nouvelle vocation.

En attendant, c’est un curieux vestige du passé violent de Chimay.

Marché de Noël

Source : kavalenkava /
Marché de Noël

À l’approche de Noël, normalement le deuxième week-end de décembre, le vieux centre de Chimay devient un pays des merveilles hivernales pendant deux jours.

De la cour du château à l’est jusqu’à la Grand-Place, on trouve plus de 70 stands, chacun construit comme un petit chalet et installé sous des lumières scintillantes.

Auprès des stands, vous pourrez vous procurer des objets d’art et d’artisanat faits main, des jouets, des décorations, des délices régionaux et des plats réconfortants alléchants.

Naturellement, la bière Chimay sera à bord, et il y a beaucoup de choses pour vous divertir, comme des concerts, du théâtre de rue, des cracheurs de feu, un carrousel vintage et bien plus encore.

Petit Train Touristique

Source : visitchimay.be
Petit Train Touristique

Maintenant, si cela ne vous dérange pas de faire du tourisme, le train routier qui part de Grand-Place est un moyen assez utile de se déplacer et de voir les sites touristiques.

En route vers le château de Chimay et son parc, vous longerez la rivière Eau Blanche, via le Maillon Vert. Depuis le château, le train met le cap sur le village de Virelles avant de faire une boucle vers le centre ancien de Chimay.

Couvin

Source : Thomas Dekiere /
Couvin

Pour la petite histoire, c’est dans cette commune à l’est de Chimay que la marque de raquettes de tennis Donnay a été fondée en 1910. En matière de tourisme, Couvin a pas mal d’atouts.

Pour commencer, le paysage calcaire accidenté est criblé de grottes.

Vous pouvez visiter les Grottes de Neptune, découvertes en 1930 et s’étendant sur plus de 1 600 mètres.

Le Chemin de Fer à Vapeur des Trois Vallées est une ligne patrimoniale traversant 14 kilomètres de campagne du Hainaut depuis Mariembourg, avec neuf locomotives à vapeur opérationnelles dans son parc.

Et enfin, si vous êtes sur la piste de la bière, la Brasserie des Fagnes est une brasserie moderne qui a repris le site de l’ancienne Brasserie Degauquier de Chimay, en production de 1858 à 1977. Venez faire une visite et déguster la Brune, la Blonde, la Tripel et la bière à la cerise de la nouvelle brasserie.

Il y a aussi un espace muséal conservant le matériel et les tonneaux de l’ancienne brasserie, ainsi qu’un camion de livraison Citroën d’époque.

Musée du Marbre

Source : Musée du Marbre à Rance / facebook
Musée Du Marbre

Du XVIe siècle jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le marbre extrait à proximité, à Rance, était très convoité pour les colonnes, pilastres, placages, dallages, escaliers et cheminées.

Géologiquement parlant, le marbre de Rance est en fait un calcaire récifal dévonien, principalement rouge, avec des bandes grises, des veines blanches et des taches bleutées.

Les carrières de Rance étaient exploitées depuis l’Antiquité, mais le marbre de Rance est devenu désirable dans toute l’Europe à partir du XVIIe siècle, lorsqu’il a été utilisé pour le château de Versailles.

Il y apparaît sur le portique de la cour des marbres, et comme décoration murale intérieure le long de la légendaire galerie des glaces.

Les carrières de Rance ont fermé dans les années 1950, mais un musée maintient en vie ce patrimoine marbrier.

L’exposition étudie le marbre sous différents angles, notamment la géologie, l’histoire sociale, l’artisanat de la taille de pierre et l’utilisation du marbre dans les beaux-arts et les arts appliqués.

Il y a une exposition de pièces en marbre de Rance et des présentations temporaires occasionnelles.

Bunker Hitler Brûly

Source : Stefan Kühn / Wikimedia
Bunker Hitler Brûly

En juin 1940, Adolf Hitler dirige la phase finale de la bataille de France depuis un bunker situé dans le hameau de Brûly-de-Pesche.

L’histoire du site témoigne de l’efficacité inquiétante de la Wehrmacht à cette époque.

En mai, une vingtaine de localités de la région sont évacuées.

La construction du quartier général d’Hitler, nom de code Wolfsschlucht (gorge du loup), commence le 24 mai, et le complexe composé de deux chalets, de deux bunkers, d’une rotonde et d’un réservoir est prêt lorsqu’il s’y installe le 6 juin.

Il y restera les 22 jours suivants, pendant lesquels il reçoit la démission de Philippe Pétain et rédige l’acte de capitulation de la France dans l’église de Brûly-de-Pesche.

Tous les bâtiments, à l’exception des deux bunkers, ont été détruits après la guerre, mais les chalets ont été reconstruits en espaces d’exposition dédiés à une étape importante du conflit.

Vous pouvez regarder un film et voir des photos enregistrant l’occupation allemande du Hainaut, tandis qu’un des chalets couvre la Résistance locale, cachée dans la forêt pendant les trois années suivantes.

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