La rumeur selon laquelle l’utilisation d’antisudorifique cause le cancer du sein continue de circuler sur Internet. Bien que non fondée, il n’y a pas eu d’études épidémiologiques publiées pour soutenir ou réfuter cette affirmation. Cette étude cas-témoins basée sur la population a examiné une relation possible entre l’utilisation de produits appliqués pour la transpiration des aisselles et le risque de cancer du sein chez les femmes âgées de 20 à 74 ans. Les patientes (n = 813) ont été diagnostiquées entre novembre 1992 et mars 1995 ; les sujets témoins (n = 793) ont été identifiés par numérotation aléatoire et ont été appariés en fréquence par groupes d’âge de 5 ans. Les informations sur l’utilisation des produits ont été obtenues lors d’un entretien en personne. Les rapports de cotes (RC) et les intervalles de confiance à 95 % ont été estimés à l’aide d’une régression logistique conditionnelle. Les valeurs P ont été déterminées à l’aide du test de Wald chi(2). Tous les tests statistiques étaient bilatéraux. Le risque de cancer du sein n’a pas augmenté avec l’une des activités suivantes : 1) utilisation d’un antisudorifique (OR = 0,9 ; P = 0,23) ou d’un déodorant (OR = 1,2 ; P = 0,19) ; 2) utilisation d’un produit chez les sujets qui se sont rasés avec un rasoir à lame ; ou 3) application de produits dans l’heure qui suit le rasage (pour l’antisudorifique, OR = 0,9 et P = 0,40 ; pour le déodorant, OR = 1,2 et P = 0,16). Ces résultats ne confirment pas l’hypothèse selon laquelle l’utilisation d’un antisudorifique augmente le risque de cancer du sein.