Vous avez l’habitude de faire l’expérience de la persuasion sous de nombreuses formes, et vous pouvez facilement identifier des exemples de persuasion, mais pouvez-vous expliquer comment fonctionne la persuasion ? Osborn et Osborn définissent la persuasion comme suit : « l’art de convaincre les autres d’accorder une attention favorable à notre point de vue ». Deux éléments rendent cette définition utile. Premièrement, elle reconnaît l’art, ou la compétence, nécessaire pour persuader les autres. Qu’il s’agisse de convaincre un auditoire de 500 personnes de vendre leur voiture et d’opter pour un mode de vie pédestre ou de convaincre vos amis de manger des pizzas au lieu de hamburgers, la persuasion n’est pas le fruit du hasard. Elle est plutôt planifiée et exécutée de manière réfléchie. Deuxièmement, cette définition délimite les objectifs de la persuasion – convaincre les autres de penser favorablement à notre point de vue. La persuasion « englobe un large éventail d’activités de communication, notamment la publicité, le marketing, les ventes, les campagnes politiques et les relations interpersonnelles ». En raison de son utilité généralisée, la persuasion fait partie intégrante de notre vie quotidienne.
« Michael Bruno » par U.S. Fish and Wildlife Service Northeast Region. CC-BY.
Bien que la persuasion se produise dans presque toutes les facettes de notre vie quotidienne, il y a des occasions où des actes de persuasion plus formels – les discours persuasifs – sont appropriés. Les discours persuasifs « visent à influencer les croyances, les attitudes, les valeurs et les actes des autres. » Contrairement à un discours informatif, où l’orateur est chargé de faire connaître certaines informations à un public, dans un discours persuasif, l’orateur tente d’influencer les gens à penser ou à se comporter d’une manière particulière. Cet art de convaincre les autres est propulsé par l’argumentation raisonnée, la pierre angulaire des discours persuasifs. Les arguments raisonnés, qui peuvent consister en des faits, des statistiques, des témoignages personnels ou des récits, sont employés pour motiver les auditoires à penser ou à se comporter différemment de ce qu’ils étaient avant d’entendre le discours.
Il existe des circonstances particulières qui justifient une approche persuasive. Comme le soulignent O’Hair et Stewart, il est logique d’engager des stratégies de persuasion lorsque votre objectif final est d’influencer l’une de ces choses – » croyances, attitudes, valeurs et actes » – ou de renforcer quelque chose qui existe déjà. Par exemple, les défenseurs de la sexualité sans risque présentent souvent des messages de renforcement aux acteurs de la sexualité sans risque, en leur rappelant que le port du préservatif et la demande de consentement sont des pratiques solides aux résultats souhaitables. De la même manière, les défenseurs du sexe sans risque diffusent aussi régulièrement le message aux populations qui pourraient être susceptibles d’adopter un comportement sexuel dangereux ou non consensuel.
En bref, les discours persuasifs doivent relever le défi complexe d’influencer ou de renforcer les croyances, les attitudes, les valeurs ou les actions des gens, toutes caractéristiques qui peuvent sembler naturelles, ancrées ou immuables pour un public. Pour cette raison, les rhéteurs (ou orateurs) doivent motiver leur public à penser ou à se comporter différemment en présentant des arguments raisonnés.
Le triomphe de la persuasion sur la force est le signe d’une société civilisée. – Mark Skousen
- Osborn, M., & Osborn, S. (1997). L’art oratoire (4e éd.). Boston : Houghton Mifflin Company. ↵
- German, K. M., Gronbeck, B. E., Ehninger, D., & Monroe, A. H. (2004). Principes de l’art oratoire (15e éd.). Boston : Pearson. ↵
- O’Hair, D., & Stewart, R. (1999). L’art oratoire : Défis et choix. Boston : Bedford/St. Martin’s. ↵