Die Walküre
Composé : 1854-6
Première : 26 juin 1870, Munich
Séparé de sa sœur jumelle Sieglinde depuis l’enfance, Siegmund la retrouve en s’abritant d’un orage chez son mari Hunding. Ils tombent passionnément amoureux. Mais Hunding lui-même se rend compte que Siegmund a autrefois tué son frère et le défie au combat.
Wotan, qui est le père de Siegmund, envoie la Valkyrie Brünnhilde pour le protéger, mais ensuite, sur ordre de sa femme Fricka, il change d’avis. Brünnhilde le fait quand même. Siegmund perd lorsque Wotan brise son épée ; Brünnhilde, quant à elle, est condamnée par Wotan à reposer dans un sommeil magique, entourée d’un anneau de feu.
- Les Leitmotivs de Wagner
Le deuxième drame du cycle du Ring commence par une tempête toute puissante – les tempêtes sont une spécialité wagnérienne. Wagner se livre à une représentation sans précédent de la croissance de la passion entre deux êtres totalement misérables, Siegmund et Sieglinde, qui, au cours de l’acte I, découvrent qu’ils sont jumeaux, ce qui ne fait qu’ajouter à leur ardeur. Ils sont également les enfants de Wotan, issus d’une relation adultère avec une mortelle, et ont donc tout contre eux. Après une seule nuit d’épanouissement, ils doivent être détruits, au nom de la Loi.
La civilisation ne peut se permettre de telles violations, comme le fait comprendre l’impérieuse épouse de Wotan, Fricka. L’idée de Wotan était d’élever une race exempte de sa tare mais, comme tous les dieux, il est responsable de ce que deviennent les créatures qu’il a créées. Il entretient également une relation quasi-incestueuse avec sa fille Valkyrie Brünnhilde, qui désobéit à son ordre d’aider à tuer le jumeau Siegmund, parce qu’elle est témoin de l’amour des jumeaux et en est si émue.
- Les meilleurs enregistrements de Wagner
Dans Die Walküre, Wagner explore des états d’esprit avec une intimité et des détails, mis en musique avec une profondeur et une beauté sans précédent, de sorte que nos sympathies sont impliquées à un degré qui ne peut autrement être trouvé que dans Shakespeare. Après que Wotan a été vaincu par Fricka dans la dispute, il sombre dans le désespoir et tente, dans un énorme monologue, de donner un sens à sa vie et de trouver une issue à son dilemme sans espoir.
Mais il sait qu’il est pris au piège et, déchiré comme il l’est, veut ‘Das Ende !Comme tous les personnages majeurs de Wagner, comme tous ceux qui sont conscients de la richesse de la vie, il veut avoir le beurre et l’argent du beurre. En fait, il punit Brünnhilde pour avoir fait ce qu’il avait voulu faire, comme elle le souligne elle-même.
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Die Walküre est l’opéra le plus populaire du Ring, le seul qui est joué isolément. Bien qu’il ait les liens les plus étroits avec le drame qui le précède, et qu’il génère les deux qui le suivent, il est émotionnellement autonome, instantanément irrésistible, et d’une tragédie écrasante.
Wagner l’a écrit immédiatement après Das Rheingold, mais son sentiment est totalement différent. Sa section la plus célèbre, la « Chevauchée des Walkyries », est également tout à fait différente de tout le reste de l’œuvre, qui est dominée par la passion et les façons dont la société la contrecarre.
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