Un jeune père inuit est mort en protégeant ses enfants d’une attaque rare d’ours polaire dans l’est du territoire arctique canadien.

Aaron Gibbons, un résident de 31 ans du hameau inuit d’Arviat, à la pointe sud du Nunavut, aurait rencontré l’ours sur l’île Sentry, un lieu de chasse et de pêche populaire situé à une dizaine de kilomètres du hameau, sur la côte ouest de la baie d’Hudson.

« Mon qangiaq est mort en héros aujourd’hui », a déclaré l’oncle de Gibbons, Gordy Kidlapik. « L’ours l’a surpris, lui et ses enfants, alors il s’est mis entre eux et l’ours pour leur permettre de s’échapper. L’ours n’avait pas peur ».

« Entendre… sa jeune fille devoir appeler à la radio CB et pleurer sa grand-mère, mon aik, immédiatement après la mutilation… nous étions très impuissants. Entendre mon aik appeler mon qangiaq, lui demander s’il allait bien… ça m’a brisé le cœur. Son corps a été ramené à 11h15. »

Gibbons, qui était apparemment armé d’un fusil qui était hors de portée au moment de l’incident, a été déclaré mort sur les lieux.

Les écologistes préviennent que les attaques d’ours polaires sur les humains sont de plus en plus fréquentes en raison du changement climatique qui pousse les ours sur les terres.

Les ours polaires sont de plus en plus poussés sur la terre ferme avec la fonte des glaces de l’Arctique crédit : AFP

M. Kidlapik s’en est également pris aux compagnies de tourisme qui, selon lui, diminuent la peur des ours polaires envers les humains en offrant un accès aux animaux.

Il a averti que le tourisme laissait les résidents inuits des communautés concernées « pour se défendre contre les ours qui s’approchent et qui ont perdu leur peur des humains. « 

Mais la zoologiste canadienne Susan Crockford, qui étudie l’activité des ours polaires, a déclaré que l’exposition rapprochée et personnelle aux animaux pourrait ne pas être la raison de l’attaque fatale.

« Personne ne peut tirer de conclusions tant que nous n’aurons pas plus d’informations sur l’âge et l’état de l’ours », a déclaré Mme Crockford, professeur adjoint à l’Université de Victoria dans la province canadienne de la Colombie-Britannique.

« Les très jeunes ours âgés de trois à cinq ans ne sont pas seulement des chasseurs inexpérimentés, mais ils doivent aussi rivaliser avec des mâles plus âgés et plus grands qui prennent les phoques aux jeunes ours et ils perdent au jeu de la compétition. »

Le ministère de l’Environnement du Nunavut a déclaré qu’il « travaillait en étroite collaboration » avec la Gendarmerie royale du Canada et les agents de la faune dans leur enquête.

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