Peu de personnages shakespeariens ont suscité autant d’incertitude que Gertrude, la belle reine du Danemark. La pièce semble soulever plus de questions sur Gertrude qu’elle n’y répond, notamment : A-t-elle eu une relation avec Claudius avant la mort de son mari ? Aimait-elle son mari ? Était-elle au courant du projet de Claudius de commettre le meurtre ? Aimait-elle Claudius ou l’a-t-elle épousé simplement pour conserver sa position élevée au Danemark ? Croit-elle Hamlet lorsqu’il insiste sur le fait qu’il n’est pas fou, ou fait-elle semblant de le croire simplement pour se protéger ? Trahit-elle intentionnellement Hamlet à Claudius, ou croit-elle qu’elle protège le secret de son fils ?

On peut répondre à ces questions de nombreuses façons, selon la lecture que l’on fait de la pièce. La Gertrude qui apparaît clairement dans Hamlet est une femme définie par son désir de station et d’affection, ainsi que par sa tendance à utiliser les hommes pour satisfaire son instinct de conservation – ce qui, bien sûr, la rend extrêmement dépendante des hommes de sa vie. Le commentaire le plus célèbre d’Hamlet sur Gertrude est une condamnation furieuse des femmes en général : « Fragilité, ton nom est femme ! » (Ce commentaire est autant révélateur de l’état d’esprit agonisant d’Hamlet que de toute autre chose, mais dans une large mesure, Gertrude semble moralement fragile. Elle ne montre jamais la capacité de réfléchir de façon critique à sa situation, mais semble simplement se diriger instinctivement vers des choix apparemment sûrs, comme lorsqu’elle court immédiatement vers Claudius après sa confrontation avec Hamlet. Elle est à son meilleur dans les situations sociales (I.ii et V.ii), lorsque sa grâce et son charme naturels semblent indiquer une personnalité riche et ronde. Parfois, il semble que sa grâce et son charme soient ses seules caractéristiques, et sa dépendance envers les hommes semble être son seul moyen de tirer parti de ses capacités.

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