L’obésité s’est avérée être associée à des marqueurs élevés de lésions hépatiques chez les enfants et les adolescents, selon les résultats d’une étude publiée dans The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism.
Alors que les concentrations plasmatiques d’enzymes hépatiques et de bilirubine sont fréquemment utilisées comme marqueur des lésions hépatiques, les effets spécifiques à l’âge et au sexe du surpoids et de l’obésité chez l’enfant sur ces enzymes hépatiques ne sont pas clairs. L’objectif de l’étude actuelle était de déterminer des valeurs de référence spécifiques à l’âge et au sexe pour les enzymes hépatiques chez les enfants et les adolescents, ainsi que d’évaluer l’impact de l’adiposité.
L’étude comprenait 2 cohortes : une cohorte basée sur la population avec 1858 enfants et adolescents de poids normal et une cohorte avec 2155 enfants et adolescents en surpoids/obésité, tous âgés de 6 à 18 ans. Les enfants et adolescents présentant un surpoids, une obésité ou une insuffisance pondérale dans la cohorte basée sur la population ont été exclus de l’analyse principale afin de s’assurer que les valeurs de référence étaient basées uniquement sur des patients sains de poids normal.
Des courbes percentiles spécifiques à l’âge et au sexe ont été calculées pour les concentrations plasmatiques à jeun d’alanine transaminase (ALT), d’aspartate transaminase (AST), de lactate déshydrogénase (LDH), de gammaglutamyltransférase (GGT), de bilirubine et de phosphatase alcaline (ALP) dans les deux cohortes.
Continuer la lecture
Dans la cohorte basée sur la population, les concentrations d’ALT et d’AST ont diminué avec l’âge chez les garçons et les filles de poids normal. L’augmentation du score d’écart type de l’indice de masse corporelle était associée à une ALT plus élevée chez les garçons, mais pas chez les filles. Les concentrations de LDH ont diminué avec l’âge. Les concentrations de GGT n’ont montré aucun changement avec l’âge chez les garçons ou les filles, tandis que la bilirubine n’a montré aucun changement avec l’âge chez les filles, mais une augmentation modeste avec l’âge était évidente chez les garçons. Pour l’ALP, les niveaux ont initialement augmenté jusqu’à atteindre un pic à l’âge de 11 à 12 ans chez les filles et de 13 à 14 ans chez les garçons, suivi d’une forte baisse dans les deux sexes.
Dans la cohorte de patients souffrant de surpoids/obésité, les concentrations d’ALT étaient plus élevées dans tous les groupes d’âge et chez les garçons et les filles. Contrairement au schéma observé dans la cohorte basée sur la population, les concentrations d’ALT augmentaient nettement avec l’âge chez les enfants souffrant de surpoids/obésité, et cette tendance était plus prononcée chez les garçons >13 ans. En outre, par rapport à la cohorte basée sur la population, il y avait une augmentation modeste de la GGT associée à l’âge chez les enfants en surpoids ou obèses, qui était plus prononcée chez les garçons.
Les chercheurs ont également évalué la teneur en graisse hépatique par spectroscopie à résonance magnétique protonique chez 458 patients et ont exploré la capacité de l’ALT à identifier la stéatose hépatique, définie par une teneur en graisse hépatique >5%. Sur la base de cette définition, 25 filles (9,9 %) et 44 garçons (21 %) présentaient des signes de stéatose hépatique. Le seuil optimal d’ALT était de 24,5 U/L pour les filles (sensibilité : 55,6 % ; spécificité : 84,0 % ; aire sous la courbe : 71,8 %), et de 34,5 U/L pour les garçons (sensibilité : 83,7 % ; spécificité : 68,2 % ; aire sous la courbe : 79,1 %).
Les chercheurs ont noté plusieurs limites de l’étude, notamment l’absence de données sur les infections virales qui auraient pu affecter les enzymes hépatiques, la possibilité de déclarations erronées car la consommation d’alcool était basée sur l’auto-déclaration, et le fait que la quantification de la teneur en graisse du foie n’était pas possible pour tous les individus.
« L’augmentation des concentrations plasmatiques d’ALT chez les filles et les garçons en surpoids ou obèses pourrait refléter la présence ou la stéatohépatite chez beaucoup de ces enfants… Ces résultats soulignent la nécessité de stratégies de prévention et de traitement efficaces dans les populations pédiatriques en surpoids et obèses », ont conclu les chercheurs.
Divulgation : Cet essai clinique a été soutenu par la Fondation Novo Nordisk. Veuillez consulter la référence originale pour une liste complète des divulgations.