Cher éditeur,

Certains patients souffrant de douleurs chroniques au niveau du cou souffrent également de céphalées occipitales. Ils peuvent également être handicapés par des vertiges, des nausées, des vomissements, de l’anxiété, de la fatigue, de l’insomnie et des difficultés d’équilibre . Chez les volontaires normaux, la douleur provenant des articulations atlanto-occipitales (AO) peut être transmise au cou et à la région occipitale. Par conséquent, le diagnostic différentiel de la douleur occipitale doit inclure les articulations atlanto-occipitales. Les blocs articulaires AO fournissent un moyen objectif de diagnostiquer cette source de douleur.

Une approche postérieure pour les blocs articulaires AO a été détaillée , mais théoriquement, elle est sujette à des aléas. La troisième partie de l’artère vertébrale émerge du foramen transversarium de C1 pour passer médialement derrière la masse latérale de l’atlas. Dans cette région, le trajet de l’artère vertébrale est variable et peut être tortueux, ce qui l’expose au risque de pénétration par des aiguilles insérées par voie postérieure. Par crainte des conséquences catastrophiques d’une telle pénétration, de nombreux spécialistes du rachis interventionnel ont renoncé à pratiquer des injections dans les hautes cervicales. Nous décrivons ici une approche postérieure alternative pour les blocs articulaires AO qui peut contribuer à atténuer certains des problèmes de sécurité associés à la méthode d’injection traditionnelle.

Le patient est placé en position couchée avec une cale ou un oreiller placé sous le sternum, avec la tête tournée vers le côté ipsilatéral et légèrement fléchie. Une légère flexion de la tête élargit l’articulation AO vers l’arrière et améliore la visualisation de la face latérale postérieure du condyle occipital. Une rotation ipsilatérale de la tête d’environ 30 degrés peut déplacer légèrement l’artère vertébrale vers un emplacement plus médial. Avec le patient ainsi positionné, la trajectoire optimale vers l’articulation AO se fait selon une vue oblique visant le bord postéro-latéral du condyle occipital. Dans cette vue, le processus articulaire supérieur de C1 forme une cavité en forme de coupe, et le bord supérieur de la coupe forme une ligne articulaire visible. Cependant, un point d’entrée plus fiable est l’aspect postéro-latéral de la capsule articulaire, qui est tiré vers le haut, au-dessus du bord de la cupule, sur le bord postéro-latéral du condyle occipital.

Sous guidage fluoroscopique de l’arme C avec une inclinaison céphaladique et une obliquité controlatérale, les condyles occipitaux sont facilement visualisés. L’inclinaison céphaladique de l’arceau sert à dégager la protubérance occipitale pour qu’elle n’obstrue pas la trajectoire de l’aiguille, et l’obliquité controlatérale permet de visualiser clairement le condyle occipital dans le nasal. En utilisant une technique aseptique, une aiguille spinale de calibre 25 peut être avancée avec précaution jusqu’à ce que l’aspect postérolatéral du condyle occipital soit atteint (Figure 1A). La profondeur et la position de l’aiguille sont évaluées en obtenant une vue latérale (Figure 1B). Afin de confirmer l’accès intra-articulaire et de vérifier l’injection vasculaire, un arthrogramme de l’articulation C0-C1 est obtenu en injectant 0,25-0,5 ml de produit de contraste en vue oblique, avec confirmation du flux intra-articulaire en vue latérale (Figure 2A et B). L’angiographie par soustraction numérique peut être utilisée comme mesure de sécurité supplémentaire si l’injection intravasculaire suscite des inquiétudes.

Figure 1

Images de fluoroscopie de l’accès à l’articulation atlanto-axiale. (A) Vue oblique controlatérale avec inclinaison céphalique montrant les repères anatomiques et l’aiguille en position. (B) Vue latérale montrant une aiguille de calibre 25 insérée haut dans l’articulation.

Figure 1

Images fluoroscopiques de l’accès à l’articulation atlanto-axiale. (A) Vue oblique controlatérale avec inclinaison céphaladienne montrant les repères anatomiques et l’aiguille en position. (B) Vue latérale montrant une aiguille de calibre 25 insérée haut dans l’articulation.

Figure 2

Images fluoroscopiques d’un arthrogramme atlanto-axial. (A) Vue latérale. (B) Vue oblique à 30 degrés.

Figure 2

Images fluoroscopiques d’une arthrogrammation atlanto-axiale. (A) Vue latérale. (B) Vue oblique à 30 degrés.

Cette technique diffère de celle de Furman et al, et de celle de Lee et al, en ce qu’elle ajoute une rotation latérale à la flexion du cou. Elle ressemble à la technique de Dreyfuss et al. mais le patient est couché sur le ventre plutôt qu’en décubitus latéral. Les innovations les plus significatives de la présente technique sont que la rotation latérale déplace l’artère vertébrale médialement, le fait de viser haut sur le condyle occipital maintient l’aiguille au-dessus de l’emplacement typique de l’artère vertébrale, et le fait de viser le condyle occipital maintient cette masse osseuse entre l’aiguille et la moelle épinière.

De septembre 2016 à janvier 2017, nous avons réalisé avec succès et en toute sécurité cette technique alternative chez 10 patients, pour un total de 20 articulations C0-C1. Il n’y a pas eu de complications ou d’événements indésirables après la procédure.

Conflits d’intérêts : CW, JM et ED n’ont déclaré aucun conflit d’intérêt.

Divulgation : CC est actionnaire et CMO de Regenerative Sciences, LLC, et propriétaire de la clinique Centeno-Schultz.

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